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Fullmetal Alchemist version anime

L’adaptation de Fullmetal Alchemist en anime par le studio Bones est une petite merveille en 51 épisodes palpitants qui tiennent en haleine les plus sceptiques des adultes.

Après les deux premiers épisodes, on se dit que c’est un shônen plutôt sympathique qui démarre sur les chapeaux de roues. Pas de blabla sur qui a le plus de pouvoir ou de technique ninja. De l’action, des effets spéciaux et de l’aventure.

Le spectateur suit les péripéties humoristiques de deux frères, Edward et Alphonse Elric, dans un univers où l’alchimie remplace en partie nos sciences. Les répliques sont cinglantes, l’animation est fluide, le tempo est rapide. 

On se laisse volontiers emporter et la résolution de la première mission ne traîne pas. C’est efficace et bien ficelé. Vient alors un épisode de flashback pour nous expliquer les motivations des deux héros. Enfants, ils ont perdu leur mère et avaient décidé de la ressusciter grâce à l’alchimie. 

Bien que cette transmutation humaine soit interdite, ils tentent l’expérience qui s’achève sur un cuisant échec : l’aîné perd un bras et une jambe, le cadet perd son corps de chair et son âme est désormais attachée à une armure par un sceau tracé avec le sang. Depuis cette nuit, ils ont décidé de partir à la recherche de la pierre philosophale afin de retrouver leur corps.

La série fonctionne très bien dans le registre action/aventure. On aurait pu craindre qu’elle soit moins réussie dans une tonalité plus pathétique et sérieuse. Il n’en est rien. La tournure dramatique de l’anime donne immédiatement une autre dimension à ce shônen. Et après l’épisode 7, on sait qu’on ne va plus aller aux toilettes avant la fin de chaque épisode. (Et accessoirement que l’on va laisser un paquet de mouchoirs à proximité).

Ceux qui ont eu la chance de suivre la diffusion de Fullmetal Alchimist en anime sur Canal + savent à quel point chaque épisode crée un suspens qui rend l’attente de l’épisode suivant insupportable. Ceux qui suivent la série en DVD ont pris l’habitude de guetter les prochains volumes chez leur marchand vidéo préféré.

Alchimie et parcours initiatique

La recherche de la pierre philosophale sert de fil directeur à l’anime, qui s’apparente à un véritable parcours initiatique et qui va permettre aux héros de mûrir. Elle entraîne les deux frères dans le sombre passé de leur pays, marqué par le massacre du peuple Ishbal. 

Ils découvrent également qu’il est difficile de faire la différence entre un humain et une créature artificielle tant certains hommes sont monstrueux. Le traitement de la guerre est bien réalisé, sans manichéisme, et il donne à réfléchir sur les origines de la peur et des conflits armés.

La série réussit à créer un univers fictif autonome et cohérent avec toute une galerie de personnages secondaires charismatiques et complexes qui éclipsent parfois les héros.

Ed et Al croisent ainsi au cours de leur quête les homonculus aux rôles ambigus. Ces créatures quasi immortelles sont liées à pierre philosophale. Leur origine et leur but diffèrent, mais ils ont pour point commun de s’intéresser de près aux pouvoirs des frères Elric.

Ils rencontrent l’ambitieux colonel Roy Mustang, qui veut devenir chef de l’armée. Secondé par de fidèles alliés, Mustang est moins séduisant que dans le manga où sont rôle de dirigeant et de combattant est plus mis en valeur.

Pour en savoir plus sur l’alchimie dans FMA

Mais dans l’anime de Fullmetal Alchemist, le personnage secondaire le plus réussi est sans aucun doute Scar. Ennemi et allié occasionnel des frères Elric, Scar est un dangereux criminel recherché par l’armée. Descendant du peuple Ishbal, il a juré la perte des alchimistes. Son bras droit est tatoué avec des symboles sont liés à la pierre philosophale.

Un univers complet

L’originalité de Fullmetal Alchemist en anime ne réside pas seulement dans le scénario ou dans le monde fictif créé. Le manga dont est tiré la série est dessiné par une femme, Hiromu Arakawa, chose suffisamment rare pour être notée. 

L’éditeur n’est pas l’habituel Shueisha (Dragon Ball, One Piece, Naruto, etc), mais Square-Enix plus connu pour avoir créé la série de jeux vidéo Final Fantasy que pour ses publications de manga. Contrairement aux certains shônen, Fullmetal Alchemist attire plutôt un public mixte. 

En outre, la série a été conçue comme une histoire indépendante. Le film sorti en été 2005 propose une conclusion propre à l’anime. Le manga poursuit actuellement sa publication et décrit un univers alternatif où seuls les premiers volumes sont en rapport avec l’anime

Mélange réussi d’ésotérisme, d’humour, d’action et d’émotion, Fullmetal Alchemist en anime faisait donc figure d’outsider, mais il rencontre un succès amplement mérité.

Ce n’est pas pour rien que des romans se déroulant dans le même univers ont été créé.

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