Catégories
Presse

IG Magazine : interview post mortem de Julien Pirou

Le roux le plus connu du PAF par les fans de RPG est l’archétype du geek qui a réussi : fan et modeur de Might & Magic, il est devenu le Creative Designer et scénariste du prochain Might & Magic X : Legacy. Julien Pirou est donc la preuve vivante que l’on peut vivre de sa passion. Accessoirement, il a aussi été graphiste, directeur artistique chez Kazé, animateur de plusieurs émissions sur Nolife (La Minute du geek, Retro and Magic, etc.). Dans le cadre d’IG Magazine, il s’est occupé d’une rubrique régulière (Vie des Hauts Ludiques) et de beaucoup de rétrospectives. Il a gentiment accepté de revenir brièvement sur son expérience au sein de la revue.

Comment as-tu connu IG Magazine?

Julien Pirou : Sébastien Ruchet, le Président de la chaîne Nolife, m’a fait passer le mot que tu recherchais des rédacteurs pour un projet de magazine chez Ankama. Nous avions déjà travaillé brièvement ensemble sur un projet d’édition presse de l’anime Les Chroniques de la Guerre de Lodoss à l’époque où je travaillais comme graphiste chez Kazé. Du coup j’ai pris contact avec toi et tout est parti de là.

Travaillais-tu auparavant dans la presse ?

Julien Pirou : En dehors de mes émissions sur Nolife, j’avais collaboré à quelques numéros du magazine Dragon Rouge, consacré au jeu de rôles papier.

Est-ce que le travail à distance t’a posé des problèmes ?

Julien Pirou : Pas particulièrement. Mon seul regret est de ne pas avoir eu l’occasion de mieux connaître mes confrères rédacteurs.

Qu’est-ce qui distingue IG des autres magazines auxquels tu as participé ?

Julien Pirou : Ce que j’ai particulièrement apprécié chez IG, c’est que l’on pouvait vraiment soumettre des idées d’articles sur des sujets pointus, voire obscurs, et qu’il y avait toujours une petite place pour eux dans le magazine.

Quel est ton premier article écrit pour IG Magazine ?

Julien Pirou : Mmmm… Je crois bien qu’il s’agissait de l’Historique sur les Jeux de Baston dans le tout premier numéro.

Quels sont les articles dont tu es le plus fier ?

Julien Pirou : Il y a beaucoup d’articles dont je suis très fier. Je garde un bon souvenir d’un certain article dans IG numéro 6. Tu m’avais contacté en me disant : « ça t’intéresse un article sur les jeux de boules ? » Puis, sans doute alertée par mon silence au bout du fil, tu avais vite précisé : « Je parle des jeux de type Marble Madness ou Super Monkey Ball, hein ! » J’avais accepté de le faire à la condition que je puisse laisser libre court à ma passion des calembours. Et tu as répondu « Vas-y, fais-toi plaisir » 🙂

Sinon je suis très fier de la rubrique « Vie des Hauts Ludiques », sorte de « billet d’humeur nostalgique » toujours magnifiquement mis en image par Christophe Regnault.

Quels sont les articles qui t’ont donné le plus de fil à retordre ?

Julien Pirou : Je pense que ma pire expérience a été la rétrospective sur les shoot’em up. Le genre est tellement vaste, avec tellement de ramifications et de sous-genres, que je me suis égaré en chemin. Je n’étais pas satisfait du résultat final, et les fans du genre non plus.

Quels sont les points que tu aurais souhaité améliorer dans IG Magazine ?

Julien Pirou : Le seul point qui m’a parfois agacé dans IG, surtout pendant les premières années du magazine, c’est le « zèle » des relecteurs. Attention, loin de moi l’envie de dénigrer leur travail dans son ensemble, car relire un magazine de 260 pages n’a rien de facile, et il m’est aussi souvent arrivé de faire des erreurs ou des phrases trop alambiquées que les relecteurs ont eu plus que raison de rectifier.

Mais il arrivait parfois que les corrections ne soient pas justifiées. Par exemple un des relecteurs, rétif aux jeux de mots, s’employait à les supprimer de mes articles… Et rien de plus énervant que de voir le PDF arriver pour l’ultime vérification et de découvrir que des phrases entières avaient été modifiées, car jugées trop lourdes, et remplacées par des affirmations contraires au sens d’origine, ou tout simplement fausses. Je me rappelle d’une fois où une erreur avait été glissée par le relecteur. Heureusement les choses se sont nettement améliorées par la suite, et encore une fois, tout s’est très bien passé dans 99% des cas.

Qu’est-ce ne marchait pas dans IG Magazine ?

Julien Pirou : Ce que j’ai toujours trouvé dommage, en fait, c’est que lors de la présentation initiale du projet, il était question qu’IG ait une partie « art book » entièrement dédiée à mettre en valeur les artistes du jeu vidéo. Finalement IG est resté un objet résolument « textuel », peut être à cause de la complexité des tractations avec les éditeurs pour l’utilisation de leurs images… Mais j’ai toujours regretté l’absence d’un cahier purement illustratif, où l’on aurait pu admirer, en pleine page, les artworks de différents jeux vidéo.

Que t’as apporté ta participation à IG (en bien ou en mal) ?

Julien Pirou : Plus que tout, travailler pour IG m’a apporté la satisfaction d’avoir participé au meilleur magazine de jeux vidéo des années deux mille dix (n’ayons pas peur des mots).

Et pour le côté négatif, eh bien le regret de ne pas avoir pu écrire davantage, en particulier dans les derniers numéros, et la tristesse qu’une si belle aventure s’achève.

Qu'en pensez-vous ?