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Link from the past to the future, évolution du design du héros de Zelda

Même si tous les héros de Zelda se nomment Link et portent un habit vert, il ne s’agit pas toujours du même garçon. On sait avec certitude que c’est une personne identique dans Zelda et Zelda IIOcarina of Time et Majora’s MaskThe Wind Waker et Phantom Hourglass. Pour les autres jeux, c’est un peu plus compliqué. Voici un rappel de l’évolution du design du héros de Zelda.

The Legend of Zelda (1986)

N’en déplaise à certains journalistes qui pensent que Nintendo donne un look de gamin à Link uniquement pour plaire à un public enfantin, son âge a toujours été celui d’un enfant. Il a douze ans dans The Legend of Zelda, puis seize dans Zelda II

Miyamoto explique qu’il n’a jamais voulu faire un autre personnage adulte standard, de héros « cool » qui vieillit plus ou moins bien.

Pour lui, Link est un enfant qui découvre le monde et le sauve à chaque épisode. S’il avait été un adulte, le jeu aurait perdu de sa saveur.

Link n’est pas un humain comme l’indique ses grandes oreilles et il n’a pas de nom de famille.

Zelda II : The Adventure of Link (1987)

Dans cet opus, Link a failli être en 3D avec des polygones à la place des sprites. Mais la console n’avait pas assez de puissance pour donner un résultat probant. C’est finalement un Link en sprites et de profil que les fans découvrent en 1987. 

Comme dans le premier titre, Link est plutôt châtain si l’on se réfère au personnage en jeu. Il est le même personnage que dans le premier titre mais un peu plus âgé.

Zelda: A Link to the Past (1991)

Vu de haut avec la fameuse 3D isométrique, Link ressemble à un lutin aux grands yeux avec une ligne… rose qui correspond sans doute à quelque chose, mais visiblement, personne ne s’est vraiment posé la question. 

À y regarder de plus près, il s’agit de ses cheveux. Voilà, c’est dit, Link a des cheveux roses dans le titre qui a posé les bases du gameplay pour la saga.

Néanmoins, dans les artworks officiels, Link est châtain clair depuis le premier jeu, et également dans celui-ci.

Zelda: Link’s Awakening (1993)

Le jeu étant en noir et blanc avec niveau de gris, le Link que l’on déplace sur sa console portable a des cheveux noirs. C’était sans doute beaucoup plus simple à faire pour distinguer la chevelure du bonnet. 

En revanche, dans la petite introduction animée, Link a des cheveux que l’on pourrait qualifier de châtain, si on peut accoler cette impression de couleur à une image en noir et blanc. 

En tout cas, une chose est sûre, à peine quelques mois après avoir sauvé le monde dans Zelda III, Link a dû se teindre les cheveux car vraiment, le rose, ce n’est pas possible.

Game Boy Color Legend_of_Zelda_The_-_Links_Awakening_DX_USA_Europe

Le jeu a ensuite été refait pour la Game Boy Color, Link retrouvant sa blondeur.

Dans la réédition pour la Switch, le design a été refait pour une version 3D extrêmement mignonne.

L’esthétique rappelle une ancienne publicité japonaise qui avait été réalisée avec des marionnettes.

Zelda: Ocarina of Time (1998)

Cette fois-ci, Link est devenu blond, et l’est resté jusqu’à présent.

Les deux Link de ce titre résultent de deux demandes divergentes auprès de Koizumi, le character designer du jeu. 

La première vient de sa propre femme ! Elle se plaignait du fait qu’il n’y avait pas de héros au physique avantageux et agréable à regarder pour la gent féminine dans les titres produits par Nintendo. 

C’est pourquoi Ocarina of Time est doté d’un bel héros adolescent. Koizumi ne voulait pas en faire un adulte avec une image trop typique du héros car ce n’était pas dans la politique de la société.

D’ailleurs, il a bien fait puisque peu de temps après avoir découvert ce Link adolescent, Miyamoto réclama un design plus enfantin, correspondant aux Link précédents.

Comme vous pouvez le constater, l’aspect enfantin de Link est vraiment au cœur de la série. C’est l’apparence plus adulte qui est une nouveauté.

Les deux apparences de Link sont justifiées par l’intrigue et le gameplay : il voyage dans le temps et selon sa taille peut accéder ou non à certains endroits.

D’autre part, Link peut avoir des aptitudes différentes selon les vêtements qu’il revêt. Je pense que tous les joueurs se souviennent de bottes de fer dans le Temple de l’eau.

Zelda: Majora’s Mask (2000)

Suite directe d’Ocarina of Time, ce titre est sans doute celui qui prend le plus de liberté avec le design du héros, tout en conservant le design du petit Link.

Le héros change d’aspect et de capacité selon les masques qu’il porte. Et certains font un peu peur…

Link peut aussi à lui tout seul remplacer un orchestre puisque selon les incarnations, il ne joue pas des mêmes instruments. 

Zelda: Oracle of Seasons / Ages (2001)

Assez méconnus, Oracle of Seasons et Oracle of Ages (2001) reprennent le design du Link de Zelda : A Link to the Past, plus adapté pour la console portable que la 3D des jeux sur console de salon. Mais la couleur rosée est remplacée par un blond plus approprié.

Et comme la plupart des Zelda depuis le troisième opus, Link joue d’un instrument.

Zelda: The Wind Waker (2002)

Majora’s Mask ayant un peu déstabilisé les fans, Miyamoto reprend son Link enfant et l’impose dans un titre en cel-shading plus adapté à l’univers fantaisiste et humoristique qu’il veut dépeindre. 

Comme tous les enfants atteignant les douze ans sur son île natale, Link revêt l’habit vert du « Héros du Temps » qui met en valeur sa petite tête blonde. Ce même design se retrouve par la suite sur les épisodes Game Boy Advance et DS.

Dans la version HD de Zelda : The Wind Waker, l’aspect anime est renforcé et rend ce monde fantaisiste encore plus beau.

Zelda: Four Swords (2003)

Une fois de plus, c’est le studio Flagship appartenant à Capcom qui s’occupe de ce titre. Initialement, il s’agit d’un titre multijoueur à quatre pour la Game Boy Advance. Une quête en solo a ensuite été ajoutée. 

Comme les autres jeux pour console portable, le design de Link correspond à la version Chibi (petit) pour refléter le personnage en jeu. Il est plus simple et plus lisible d’avoir un petit personnage mignon qu’un adolescent.

Dans la version recréée en 2012 pour célébrer les 25 ans de Zelda, on peut voir les personnages évoluer dans les différents décors des Zelda historiques : vous passez des gros sprites du Zelda de 1986 à ceux de la Super Nintendo jusqu’à nos jours.

Zelda: Minish Cap (2004)

Minish Cap est l’un des trois jeux développés par Capcom pour Nintendo et sa Game Boy Color. Le character design reprend celui de Wind Waker avec un Link enfantin très mignon.

Dans ce jeu, Link est transformé en un mini lutin et se déplace dans un univers où tout devient soudain gigantesque.

Zelda: Twilight Princess (2006)

Après les espiègleries du vent, retour au héros cool réclamé par les Américains. Link est presque un adulte dès le début de Twilight Princess.

La grande nouveauté est que Link est capable de se transformer en loup.

Zelda: Phantom of Hourglass (2007)

Dans la lignée des Zelda sur portable, ce titre est mignon à souhait. Réjouissant, plein d’humour et d’idées originales pour tirer parti de la console, Phantom of Hourglass vaut le détour.

Le Chibi Link est accompagné d’une multitude de personnages secondaires haut en couleur et dans un même design mignon.

Zelda: Spirit Tracks (2009)

Ce titre est en quelque sort le jumeau de Phantom of Hourglass et reprend la même esthétique.

Cette fois-ci Link est un conducteur de train dans un monde manque où les choses sembler dérailler.

Zelda: Skyward Sword (2011)

Dans Skyward Sword, Link semble là encore être un grand adolescent. Personnellement, j’adore les illustrations officielles qui montrent un Link dans des postures héroïques.

Le traitement de la couleur est vraiment impressionnant et donne à l’univers une ambiance lumineuse. Malheureusement, en jeu les couleurs restent relativement sombres.

Zelda: A Link between Worlds (2013)

Officiellement, il s’agit de la suite du jeu The Legend of Zelda: A Link to the Past (1991). Dans ce Zelda pour console portable, Link est à nouveau un personnage Chibi en 3D.

Mais l’équipe de développement a abandonné le rendu cell shading utilisé dans le duo Phantom of Hourglass / Spirit Tracks. L’apparence évoque plutôt celui d’une marionnette mignonne.

Cette esthétique permet de renforcer le contraste entre Link en 3D et Link en 2D, qui semble dessiné avec des crayons de couleur sur les murs et autres supports naturels.

En changeant de forme, il peut se rendre dans des endroits inaccessibles et résoudre des énigmes. Dans Ocarina of Time, Link changeait de taille entre la version enfant et adulte. Ici, il change de style graphique.

Dans les illustrations officiels, Link ressemble beaucoup plus aux images initiales afin de renforcer l’idée qu’il s’agit d’une suite de Zelda III.

Zelda: Tri Force Heroes (2015)

Ce titre est à nouveau un titre collaboratif dans la lignée des Zelda Four Swords. Mais cette fois-ci, il n’y a que trois joueurs pour résoudre les énigmes.

La nouveauté réside dans le fait que Link peut avoir revêtir une impressionnante de costume faisant référence aux précédents jeux Zelda et d’autres titres de Nintendo.

Link fait en quelque sorte une suite de cosplay (ou costume play est la pratique ludique consistant à se déguiser en un personnage fictif).

Zelda: Breath of the Wild (2017)

Ce Zelda a réussi à convaincre tout le monde, les critiques professionnels et les fans de la saga. Il s’agit à nouveau d’un open world comme le premier jeu de la série et comme Wind Waker.

Certaines mécaniques de jeu rappelle les RPG occidentaux mais l’essence de Zelda est conservé.

Comme les précédents titres sur console, Link possède une apparence plus adulte ce qui permet de rendre plus crédible les nombreux combats, les chevauchées en montagne et les nombreuses acrobaties.

Comme dans Wind Waker, Link est initialement habillé en bleu. Le costume vert n’apparaît que bien plus tard et il fait l’objet d’une longue quête.

Au terme de ce parcours, on peut voir que Link a évolué selon les moyens techniques à disposition. Les consoles de salon mettent en scène un adolescent agile et combatif tandis que les consoles portables tendent à privilégier une esthétique plus mignonne avec un Chibi Link.

Dans les deux cas, Link reste un personnage stylisé ce qui distingue Nintendo des autres sociétés de jeu vidéo obsédée par le photo-réalisme. Et pour cela, tous les graphistes et apprentis illustrateurs remercient la firme de Kyoto.


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