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Entretien Thomas Romain : un avenir multiculturel pour l’animation japonaise

Après avoir abordé les conditions de travail dans l’animation japonaise dans une première partie de l’entretien, Thomas Romain revient sur la baisse de qualité des épisodes de Dragon Ball Super en expliquant les difficultés actuelles du secteur. Mais il reste positif et estime que l’avenir de anime pour un public adulte et international est assuré.

CE N’EST PAS UN PEU DÉPRIMANT DE SE DIRE QUE TOUTE L’ANIMATION N’EST QU’UNE BANDE ANNONCE, UNE PUBLICITÉ POUR DES JOUETS ?

Il faut l’accepter et se dire que l’animation en soit est une publicité qui renvoie sur d’autres produits qui eux vont permettre aux investisseurs de revenir dans leur frais. Le système est comme cela malheureusement.

J’aimerais que l’animation suffise à elle-même mais ça coûte trop cher. Les gens n’achètent pas car il y a trop de choses à voir et que la qualité n’est pas toujours au rendez-vous. Aujourd’hui, il est facile de voir de l’animation sans payer même sans pirater.

DU COUP, AU JAPON, QUI ACHÈTE DES DVD/BLU-RAY ?

Il n’y a qu’une frange très hardcore d’anime otaku qui va continuer d’acheter des Blu-ray parce qu’ils sont fans d’un réalisateur, d’un designer, d’un seiyu…

Et c’est pour cela qu’ils en vendent en petite quantité mais à des prix prohibitifs ! Le moindre Blu-ray contenant deux ou trois épisodes coûte dans les 6000 à 7000 yens. Si tu veux une série complète de 26 épisodes il faut payer dans les 40 000 yens ce qui fait un peu plus de 300 €. C’est totalement fou !

Qui peut faire ça, mis à part quelques maniaques, fans ou collectionneurs ? Ça, c’est l’un des trucs qui m’ont le plus choqué en arrivant au Japon. Je me disais que s’ils baissaient les prix, ils en vendraient plus.

Mais en parlant avec des producteurs, j’ai appris qu’on en vendra pas beaucoup plus et surtout pas suffisamment pour compenser la baisse de prix. Donc les prix restent élevés et les baisser ne fait pas augmenter le nombre d’unités vendues.

L’AN DERNIER, TU AS EXPLIQUÉ LE FONCTIONNEMENT DES STUDIOS JAPONAIS SUR TWITTER SUITES AUX RÉCLAMATIONS LIÉES À L’ÉPISODE 5 DE DRAGON BALL.

On n’a pas besoin de connaitre le système de production pour critiquer. Tu vois une œuvre, tu donnes ton avis. Ce n’est pas un problème en soi, mais je voulais que les gens comprennent comment l’animation fonctionne ici.

Je ne dis pas que les gens n’ont pas le droit de critiquer. Je voulais être un peu pédagogue et expliquer la situation. Apparemment ça a intéressé les gens et mon intervention a été pas mal retweetée. Des journalistes de la presse généraliste qui m’ont même contacté !

J’étais assez surpris car c’est la première fois que ça arrive. Je pense que c’est lié à Dragon Ball et que ça intéresse beaucoup le public français.

Au Japon, il n’y a eu aucune polémique là-dessus. Les gens ont l’habitude de voir des choses plus ou moins bien animées à la télévision que ce soit sur Dragon Ball ou d’autres séries.

La série était très attendue à l’internationale par des gens qui ne regardaient plus d’animation japonaise depuis longtemps. En ayant grandi et en revoyant les épisodes, ils se sont rendus compte des problèmes.

En fait, les gens n’ont pas conscience des problèmes systémiques de l’animation japonaise depuis une dizaine d’années.

COMME SE FAIT-IL QUE LE PUBLIC JAPONAIS NE SOIT PAS SENSIBLE À CETTE BAISSE DE QUALITÉ SELON LES ÉPISODES ?

Ils ont conscience des différences de qualité mais ils ne s’en plaignent pas plus que ça. J’ai eu plus de réaction de Japonais surpris de la réaction des Occidentaux sur la baisse de qualité que de réactions des Japonais sur la baisse de qualité en elle-même. Les Japonais ne s’en satisfont pas de cet état des choses mais ils ont l’habitude, et ils n’ont pas été surpris.

Ensuite, en faisant des arrêts sur image et des grossissements sur n’importe quelle série tu trouveras toujours des dessins laids. Est-ce que c’est dans la limite de l’acceptable ? Est-ce que ça se voit ? Rappelle-toi que l’animation est faite pour défiler à l’écran et non être vue en pause.

Dans le mouvement tu peux très bien ne pas te rendre compte des défauts de certains dessins. Je vois ça tous les jours au travail ! Quand je checke les animations, je vois que certains intervalles sont ratés. Mais quand tu les regardes à vitesse normale ce n’est pas choquant.

FAUT-IL TENIR COMPTE DE LA TAILLE DES IMAGES 

Parfois sur certaines captures d’écran, les gens avaient pris l’image plus près c’est à dire que l’image est grossie ce qui est un peu de mauvaise foi. Zoomer sur un personnage petit en fond d’écran, puis essayer de le faire passer pour un personnage au premier plan en grand, c’est assez malhonnête. Je pense qu’il faut faire une capture d’écran à la taille réelle.

Ensuite, je pense qu’il y a un problème de taille et de résolution des écrans. Actuellement les gens regarde les séries sur un écran de 40 pouces alors que le dessinateur travaille toujours avec un format A4.

Il est difficile de maitriser la qualité du rendu final. La différence est telle que c’est presque impossible. C’est un problème qui n’a pas été bien pris en compte par le système de production. On est passé à la HD mais les animateurs sont payés pareil et travaillent toujours sur les mêmes formats de feuille. Et ils ne sont pas mieux payés pour dessiner plus de détails.

Donc ce qui était acceptable sur des écrans en format quatre tiers à la fin des années 1990 passe moins bien actuellement.

Quand ce tu vois à l’écran est plus grand que ce qui a été dessiné, cela explique qu’il n’y a parfois pas de détail, pas de nez ou des éléments écrasés.

C’est un problème technique auquel on ne peut pas apporter de solution sauf à tout dessiner plus grand : ça prendrait plus de temps et on n’a pas le budget pour cela. Ou alors on peut passer les séries en full 3D : il n’y aurait plus ce genre de soucis car les personnages seraient modélisés mais les rendus seraient aussi plus coûteux.

EN DEHORS DU BUDGET, IL N’Y AURAIT PAS NON PLUS DE TEMPS POUR RETOUCHER LES IMAGES ?

Les temps de production sont hyper courts et l’on n’a pas de temps de bien checker et corriger les dessins. Parfois, même si on se rend compte que les dessins sont mauvais, on n’a pas le temps d’intégrer les corrections avant la diffusion. Elles sont alors réservées à la version Blu-ray.

Cette situation est liée à l’explosion du nombre de production au cours des 15 dernières années. Ce sont des chiffres à vérifier mais je crois que le nombre de séries a plus que doublé.

Malheureusement, il n’y a pas plus de talents présents dans l’industrie. On ne peut pas doubler automatiquement, de manière magique, les gens qui ont les compétences en animation.

Comme il y a plus de productions, on a besoin de plus gens pour les produire et l’on prend plus de gens qui ont moins de compétences. On est obligé de faire passer des gens moins bien formés à des postes à responsabilités parce qu’il n’y a personne d’autre pour faire le travail.

Les gens qui étaient animateurs pour des séries il y a 15 ans sont passés metteurs en scène. Mais qui va faire animateur à leur place ? Tout le monde est monté d’un cran dans la hiérarchie mais tout le monde n’a pas l’expérience requise.

Je ne parle pas des meilleurs studios comme Production IG ou Khara. Là, ils vont toujours avoir un staff d’excellente qualité. Mais pour un studio lambda, il est plus difficile de faire la fine bouche sur le personnel qu’on emploie.

Le fait qu’on ait une production plus importante en quantité a fait diminuer de manière globale la qualité de dessins et c’est ce qu’on voit sur certains épisodes.

ON N’A PAS TOUJOURS BESOIN D’UNE QUALITÉ D’ANIMATION OPTIMALE POUR FAIRE UNE BONNE SÉRIE.

Moi, j’aimerai que la qualité soit constante. Quand je vois des choses ratées, ça me fait mal au cœur. Si le scénario est vraiment marrant ou passionnant tu n’as pas toujours besoin d’une belle qualité de dessins.

Mais sur des projets où tu veux développer une ambiance, ou sur des projets un peu réalistes où tu as besoin d’une qualité plus grande pour un public de connaisseurs, tu as besoin d’une excellente qualité d’image et d’animation.

Ensuite, tu n’as parfois pas trop le choix. C’est difficile de recruter des gens qui sont hyper performants car ils sont aussi hyper demandés. Il y a un vrai problème pour trouver des gens de talent car ils sont dilués sur un nombre de production très large.

Si tu veux avoir un dessin animé de très bonne qualité il faudrait les concentrer sur un seul projet. C’est que certains arrivent à faire comme sur les longs métrages de Hosoda, mais c’est rare.

Les animateurs ne sont pas une denrée disponible à l’infini. L’industrie de l’animation japonaise est vraiment basée sur un artisanat sur des compétences individuelles qui ne sont pas reproductibles en série. Rien n’est automatisé. Il faut avoir une bonne équipe et c’est difficile de la rassembler.

POURQUOI RESTER AU JAPON ALORS QUE LES CONDITIONS NE PAS OPTIMALES ?

Il y a plusieurs facteurs. Je reste toujours impressionné par le niveau de certains animateurs et réalisateurs. Ils sont uniques au niveau mondial et ils continuent d’avoir une influence internationale.

L’animation japonaise a une aura même si cela est de moins en moins vrai. On trouve ici une passion et un investissement incroyable de la part des équipes. C’est vraiment agréable de bosser avec des gens vraiment investis dans leur travail.

Ils ne sont pas tous consciencieux mais une majorité est dévouée au projet sur lequel ils travaillent. Avec des budgets si bas parvenir à produire des chefs d’œuvre m’étonne et m’enthousiasme toujours.

D’autre part, le pays et la vie ici me conviennent vraiment bien. Je suis bien installé et je n’ai pas envie de bouger. Les genres représentés ici dans le dessin animé m’intéressent plus que ce qui est fait ailleurs, en particulier la science fiction ou des choses plus matures sur certaines productions.

Et puis je reste pour le style de dessin tout simplement. Il y a tout un tas de facteurs qui fait que je souhaite continuer de travailler ici. Quand je vois les productions internationales je me dis parfois « ah, j’aurai bien aimé bosser sur ça ». Mais je ne me reconnais pas totalement dans ce qui se fait ailleurs.

Bien sûr, je ne me reconnais pas forcément au jour le jour sur les projets sur lesquels je travaille. Mais de temps en temps, j’ai des projets qui me tiennent vraiment à cœur, dont je suis fier.

J’essaie de construire une carrière au Japon. Même si des fois je me dis que j’aimerai bien changer d’atmosphère ou essayer d’autre chose, je pense qu’il faut savoir être patient.

Je construis ma carrière pierre après pierre et ça porte quand même ses fruits. J’ai l’intention de passer plus à la réalisation et, comme les gens me font de plus en plus confiance, je pense que je pourrais avoir de bonne opportunité dans les années à venir.

Si je changeais de pays, je ne repartirais pas de zéro, mais il faudrait recréer toute une relation de confiance avec d’autres partenaires d’autres boîtes.

L’AVENIR RESTE DONC AU JAPON ?

Il y a des choses intéressantes qui se profilent. J’ai quelques craintes au sujet la qualité qui a tendance à décroitre sur certains types de projets et le manque de renouvellement de talents.

Mais je pense que ça va évoluer, que l’industrie va changer. On est à une période de transition et c’est ça aussi qui est excitant. Ça ne va pas disparaître, ça va évoluer et j’ai hâte de voir ce qui en résulte. Je compte bien faire partie de ceux qui feront parti du nouvel élan qui va se recréer.

Je crois que ce renouveau va passer par plus de partenariats avec l’étranger notamment des boîtes de streaming de contenu comme Netflix ou Crunchyroll des partenariats en Chine, etc.

Tous ces gens sont en recherche de contenu et beaucoup sont tournés vers le Japon car ils savent qu’il y a une demande mondiale de ce type de contenu. Et il n’y a que les Japonais ou presque qui savent faire ce genre de projets.

Je pense qu’il y a des studio qui vont réussir à tirer leur épingle du jeu et dépasser le modèle des comités de production en travaillant directement avec des partenaires étrangers afin de produire pour un marché plus global.

Moi, j’ai envie de travailler dans cette voie là. Vu que je suis étranger et extrêmement bien intégré ici, que je puisse communiquer en plusieurs langues je pense que j’aurai une carte à jouer.

TU VEUX DONC TRAVAILLER POUR DES PRODUCTIONS PLUS INTERNATIONALES ?

C’est déjà un peu le cas actuellement. Je réalise le pilote sur un projet qui s’appelle Cannon Busters qui est un projet créé par un Américain.

On fait un pilote et on espère faire une série produite au Japon mais par des producteurs et scénaristes américains pour un marché mondial. Je crois pas mal en ce genre de projet. Le pilote a été financé sur Kickstarter.

Il a déjà sa base de fans et le pilote est assez attendu. On espère enchainer ensuite sur la production de la série. Moi, ça ne m’intéresse plus trop de travailler uniquement pour le marché japonais car il ne se destine qu’aux fans déjà acquis de l’animation japonaise, qu’aux amateurs de Moe.

Ça manque un peu d’envergure et je pense qu’on pourrait retrouver un potentiel public à l’international.

EN PARLANT D’INTERNATIONAL, IL ME SEMBLE QU’AFRO SAMOURAÏ ÇA N’A PAS MARCHÉ…

Il se trouve que j’ai bossé récemment avec un des metteurs en scène japonais qui a travaillé dessus. Afro Samouraï n’a pas tout marché au Japon car ce n’était pas un anime destiné à ce pays.

En revanche, ça a extrêmement bien marché aux USA. Je pense que la série a été très rentable car je pense que c’est un projet monté intelligemment pour le marché américain. Au japon personne ne le connait.

Mais c’est la même chose avec Oban Star Racers. Au Japon, très peu de gens connaissent la série et elle n’est même pas sortie en DVD ! Mais elle a été diffusée partout dans le monde et elle a bien marché.

Donc ce n’est pas parce qu’un truc ne marche pas au Japon que ça ne marche pas du tout. On vit dans un marché mondial, donc même si un dessin animé produit au Japon ne marche pas dans le pays d’origine ce n’est pas très grave en soi.

Bien sûr, les gens qui bossent dessus aimeraient que ça marche dans leur propre pays. Ça peut sans doute être un frein au fait de trouver une équipe très qualifiée. Quand on arrive avec un projet écrit par des Américains pour le marché américain (qui va être très peu voire pas diffusé au Japon) il peut être difficile de motiver des Japonais pour travailler dessus. Mais c’est le seul problème que je vois.

N’AS-TU PAS PEUR D’ÉDULCORER LES PROJETS AFIN DE PLAIRE À TOUT LE MONDE AU NIVEAU INTERNATIONAL ?

Si tu penses aux séries télévisées, c’est vrai que le cahier des charges est très contraignant et que les chaînes ne sont pas toujours bonnes conseillères. Avec les chaines de télé, ça ne marchera pas et ça n’a d’ailleurs jamais vraiment marché.

Les projets de coproduction comportent toujours trop de contraintes et il est difficile de s’entendre. Les chaines sont très exigeantes et n’ont pas la même culture : elles ne comprennent pas l’animation. Dans les circuits de décision les gens ne sont pas très jeunes…

Je pense à des boites plus jeunes qui se lancent sur internet et qui sont proches des cette génération un peu geek avec des fans d’animation japonaise. C’est avec eux qu’il faut travailler maintenant et ce que font déjà certains.

Je pensais plutôt à des projets destinés à un public ado-adultes, avec du sang, de l’action. Il s’agit de s’adresser à un public déjà acquis à l’animation japonaise mais qui vit en dehors du Japon, en Europe ou aux USA. Je pense que tous les gens qui regardent Game of Trones ou Breaking Dad, peuvent potentiellement regarder l’Attaque des Titans ou Kill la Kill

J’envisageais plutôt des projets qui ne passe pas par la diffusion télé mais par le net et touche un public complètement international.

AS-TU DES EXEMPLES DE RÉUSSITE ?

Il y a le studio Trigger qui a financé la seconde saison de Little Witch academy par Kickstarter et qui est diffusé sur Netflix. Pour moi, c’est l’exemple à suivre. C’est un succès réalisé totalement en dehors du cadre de financement habituel. On ne passe pas par une chaine de télé mais directement par les utilisateurs et on multiplie les plateformes internet pour avoir de la visibilité. C’est moderne quoi !

Il y a aussi POLYGON PICTURES Inc. qui réalise essentiellement des dessins animés en 3D comme Knights of Sidonia. C’est une série de SF et la première série financée par Netflix. S’ils peuvent faire ça, c’est parce que le créateur du studio (Shuzo Shiota) est un japonais élevé aux USA qui parlent couramment anglais.

Donc c’est plus facile pour eux de faire ça, car pour les partenaires c’est rassurant de bosser avec des gens comme lui. C’est très difficile de travailler avec des Japonais trop accrochés à leurs habitudes et qui ne veulent pas prendre de risque.

Je ne sais pas si c’est à la portée de toutes les boites de faire ça. Il y a une majorité de sociétés qui vont s’accrocher à l’ancien système. Mais ça va évoluer car il n’y a pas d’avenir dans cette voie.

TU N’IMAGINES DONC PAS LA FIN DE L’ANIMATION JAPONAISE COMME L’A PRÉDIT HIDEAKI ANNO ?

Je ne sais pas à quelle date il l’a prédit, mais je ne pense que pas que cela va se produire. Il va y avoir de grands changements dans la technologie, etc. Je ne pense qu’il y aura une révolution du jour au lendemain.

Ça va prendre le temps d’évoluer. Je ne vois pas ça disparaitre car il a une trop grande demande, un appétit pour ça. Si personne ne regarde plus d’anime, si personne ne s’y intéresse plus, peut-être que cela va disparaître. Mais j’ai l’impression qu’au contraire la demande est de plus en plus forte.

Des plateformes comme Crunchyroll ou Netflix rendent l’accès aux anime encore plus facile. Ensuite, il est clair qu’il faut se remettre en question. La manière de fabriquer de l’animation reste encore un peu archaïque.

C’est trop basé sur l’ancien modèle. Il faut essayer de garder ce qu’il y a de bien dans l’ancien modèle et mettre plus de technologie, d’être plus moderne dans la manière de produire. Les boîtes qui vont réussir à faire la transition ont un bel avenir devant elles.

Première partie de l’entretien ici.

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