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GOG : Good Old Games on demand !

Il y a quelques années de cela, j’avais pu faire une courte interview avec Lukasz Kukawski de GOG. Malgré le nom, ceci n’a aucun rapport avec des latrines. GOG.com est une plate-forme de téléchargement de jeux vidéo dédiée aux « bons vieux jeux ». Vous êtes trentenaire et nostalgique de votre adolescence ? Vous êtes un jeune gamer et voulez rejouer aux anciens hits ? Vous trouverez votre bonheur chez ces Polonais qui ne s’occupent pas que de la plomberie…

Pouvez-vous nous présenter CD Projekt ?

GOG : L’entreprise a été fondée en 1994 par Marcin Iwinski et Michael Kicinski. Ils ont été les premiers à importer des jeux vidéo sur CD-ROM pour le marché polonais. En 1995, ils ont signé des contrats pour distribuer les jeux d’Interplay, Blizzard Entertainment et Blue Byte.

Au début, seuls les jeux les plus attendus étaient vendus avec une notice en polonais. Un an plus tard, toutes les versions polonaises bénéficiaient d’une notice et d’une boîte en polonais.

Depuis 1999, CD Projekt est le leader dans la distribution de jeux et de logiciels multimédias en Pologne. Nous distribuons aussi bien auprès des chaînes de magasins que des indépendants. En 2002, CD Projekt a créé le RED Studio, division dédiée à la création de jeux PC.

Sa première création a été un RPG salué par la critique : The Witcher. En 2008, des accords sont signés entre CDP et Metropolis Software, faisant de CDP l’actionnaire majoritaire du principal producteur de jeu vidéo en Pologne.

Pendant la même année, GOG. com (site dédié à la distribution de jeux PC) est lancé en open bêta.

Pourquoi avoir choisi de développer un portail de ventes digitales au lieu de vous concentrer sur la création de jeux ?

GOG : La vente dématérialisée progresse d’année en année. Elle tend à devenir une part de plus en plus importante de la distribution.

Il suffit de regarder l’évolution du marché de la musique pour se rendre compte des avantages de la distribution numérique. Nous sommes persuadés que l’industrie du jeu va suivre la même évolution. Et nous tenons à être de la partie.

Mis à part GOG. com, aucun autre site ne propose de vendre exclusivement des vieux jeux. C’est un marché de niche dont nous souhaitons être leaders.

Afin de se concentrer sur la création de jeu, GOG Ltd a été créée. Elle est indépendante de CD Projekt RED et Metropolis Software. Donc pas d’inquiétude, nous n’abandonnons pas la création de jeux. GOG. com est juste l’un des nombreux projets qui témoigne du dynamisme du groupe.

Pourquoi ne vendre que de « vieux » jeux ?

GOG : C’est le concept à l’origine de la création du site. Il y a déjà beaucoup de sites de vente dématérialisée qui proposent de vieux jeux, mais ils proposent essentiellement des nouveautés. GOG. com a été créé parce qu’il n’y avait pas vraiment de lieu où télécharger légalement des classiques du jeu PC.

La plupart du temps, ils sont impossibles à trouver chez les revendeurs habituels et il est difficile de les faire tourner sur un ordinateur moderne.

Nous nous sommes donc installés dans cette niche qui grandit d’année en année. Il y a encore plein de jeux classiques qui manquent à notre catalogue et auxquels les gamers ont envie de rejouer. C’est pourquoi nous n’allons pas proposer de jeux récents de sitôt.

Pourquoi proposer des jeux sans DRM ?

GOG : Nous sommes avant tout des gamers et nous en avions assez des procédures de protection.

Je comprends que les éditeurs et les développeurs cherchent à protéger leurs titres du piratage. Mais la plupart du temps, ces protections sont contraignantes et pénalisent ceux qui achètent légalement leurs jeux.

Lorsque vous téléchargez des jeux piratés, vous n’avez plus à vous soucier des clefs d’activation ou du nombre d’installation. Les choses sont presque plus simples !

C’est pour ces raisons que nous avons décidé de nous passer de DRM. Nous souhaitons faire de GOG un site convivial et facile d’accès.

Comment convaincre les gens d’acheter au lieu de pirater ?

GOG : Nous faisons confiance aux gamers. Nous sommes persuadés qu’ils sont des personnes honnêtes qui préfèrent acheter que pirater. Si vous offrez un produit de qualité à un prix attractif et que vous y ajoutez des bonus, vous êtes sûr de plaire.

C’est exactement ce que nous cherchons à faire : offrir des classiques optimisés pour fonctionner sous Windows XP ou Vista à des prix compétitifs sans DRM et avec des tas de goodies (wallpapers, musiques, artworks, etc.)

Il semble que nous ne faisons pas fausse route. Le nombre de commandes grandit de jour en jour et vous ne trouverez que peu de logiciels d’installation de GOG sur les sites de peer to peer.

Pensez-vous que l’on peut enrayer le piratage ?

GOG : Ce sera sans doute difficile de le faire complètement disparaître. Il y aura toujours des gens qui voudront avoir de la musique, des films ou des jeux gratuitement.

Mais nous essayons de proposer les meilleurs jeux au meilleur prix et pensons que cela suffira à dissuader la majorité des gamers de pirater.

Quelles sont vos relations avec les éditeurs ? Comment les avez-vous convaincus de vous faire confiance ?

GOG : Nous avons de bonnes relations commerciales avec les éditeurs. Nous leur proposons de gagner de l’argent avec leur fond de catalogue en les vendant partout dans le monde.

Pourquoi laisser traîner dans la poussière ces superjeux alors qu’il est possible d’en tirer un peu d’argent sans faire le moindre effort ? En raison de l’absence de DRM, certains éditeurs sont toujours réticents.

Mais ce n’est qu’une question de temps. Nous avons signé des contrats avec plus de trente éditeurs dont Interplay, Ubisoft, Codemasters, Apogee, Rebellion, JoWooD, etc.

Pourriez-vous nous donner un top 10 des ventes ?

GOG : En général, cela correspond aux jeux qui sont dans notre catalogue depuis longtemps. Le plus grand best-seller est la série des Fallout, dont nous sommes d’ailleurs grands fans ! On peut aussi citer FreeSpace 1 et 2Duke Nukem 3DGiants : Citizen KabutoSacrificeOddworld

Que pensez-vous de Game Tap ?

GOG : Avant que GOG soit sur le marché, Game Tap était le seul endroit où les gamers pouvaient trouver des oldies qui tournaient sur les ordinateurs dans les années 1990.

Malheureusement, ce service n’était accessible qu’aux États-Unis. De plus, il fallait installer le logiciel Game Tap et tous les jeux n’étaient pas optimisés pour XP ou Vista. Lorsque nous avons lancé GOG, nous nous sommes attachés à améliorer le service client pour que l’expérience de jeu soit meilleure.

Que pensez-vous de Steam ?

GOG : La plate-forme de Valve est sans doute la plus populaire et la plus importante actuellement sur le marché de la distribution digitale. Avec la sortie de Counter-Strike, le service a séduit tous les gamers. Étant les seuls sur le marché à l’époque, ils étaient en situation de monopole.

Le business model de GOG est similaire à celui de Steam. Lorsque vous achetez un jeu, celui-ci est référencé dans votre compte client. La grande différence est que vous n’avez pas besoin de vous connecter à internet pour jouer avec le logiciel dédié. Et bien sûr, nous proposons des jeux sans DRM !

Allez-vous offrir une version Mac ou Linux de la plate-forme de téléchargement ?

GOG : Développer pour Mac ou Linux demande un important travail de codage pour notre équipe et pour celles des éditeurs. C’est pourquoi actuellement les jeux ne tournent que sur Windows.

Nous cherchons avant tout à optimiser les jeux sur XP et Vista (32 bits et 64 bits). Mais peut-être que nous ferons un portage sur les autres plates-formes à l’avenir.

Que répondriez-vous à ceux qui pensent que vous vous faites de l’argent facilement en exploitant la nostalgie des gamers ?

GOG : GOG. com est né de la passion des vieux jeux. Chez GOG, nous sommes tous des gamers ayant passé trop de temps à jouer à ces classiques vidéoludiques !

Nous voulons permettre aux jeunes générations de partager ce plaisir pour comprendre d’où est parti le jeu vidéo, son évolution et pourquoi des jeux comme Fallout 3 restent si bons.

Certes, le graphisme a pris un coup de vieux, mais les récits et le gameplay agissent toujours aussi efficacement. Les classiques ne se démodent jamais !

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