Catégories
Bande dessinée

L’école selon Calvin et Hobbes : le calvaire qui stimule l’imagination

J’adore le sale gamin de Calvin et Hobbes mais j’éprouve aussi beaucoup de compassion pour les enseignants qui doivent lui faire face et je prie pour ne jamais avoir un exemplaire de ce type d’élève en face de moi.

Si on en croit les multiples strips de Bill Watterson,  l’école selon Calvin et Hobbes a jamais été un lieu d’épanouissement.

Entre les heures de cours qui s’écoulent lentement et Moe qui le frappe durant les inter classes, il ne reste plus que la cantine pour embêter Susie Derkins.

Il faut dire que l’auteur n’a jamais vraiment aimé l’école comme il le précise dans son anthologie pour les 10 ans de la série.

Du coup, il fait dire à Calvin tout ce qu’il aurait sans doute voulu pouvoir dire et faire pour montrer son ennui et sa rébellion contre le système.

Il met dans la bouche du sale gosse des paroles d’adulte qui par contraste créent un effet comique indéniable.

L’humour lié à ces strips sur l’école sont souvent visuels : les multiples mimiques d’ennui de Calvin sont impayables. À cela s’ajoute les visages déprimés de l’institutrice et du principal.

Attachment.png

Miss Wormwood est la pauvre maîtresse d’école qui doit le supporter. On devine qu’elle compte les jours avant sa retraite et qu’elle abuse des pilules.

Au début, Bill Watterson la mettait en scène mais à la fin, ce n’est même plus la peine. L’imaginer par le biais des paroles du gamin est largement suffisant.

Revendications en cours

Les rares fois où Calvin participe en classe, c’est uniquement pour des revendications absurdes.

Attachment.png

Ce strip sur le genre devrait d’ailleurs être largement diffusé pour se moquer des récentes polémiques sur l’éducation sexuelle et le genre.

Meilleures pires réponses

Calvin est un insupportable gamin qui tourne en dérision tous les énoncés. Voici quelques exemples des réponses tordues de Calvin.

Bien sûr, comme dans le monde réel, ses réponses inventives rencontrent nécessairement beaucoup de succès en salle des profs. C’est un peu comme les « perles du bac » mais en plus tordues.

Attachment.png

Malheureusement dans la vie réelle, les profs ont rarement des réponses aussi élaborées…

Attachment.png

Le pire est sans doute celle-ci. Une façon originale de mettre en déroute le système…

Attachment.png

Mondes alternatifs

Watterson n’aimant pas le temps passé à l’école, il fait tout pour que Calvin « sublime » les moments dans cette institution.

De même que le petit Nemo entre dans un monde alternatif quand il dort dans Little Nemo in Slumberland, bande dessinée essentielle de Windsor McCay, de même le petit Calvin laisse aller son imagination et transforme son entourage immédiat en un monde plus épique (selon ses critères personnels, c’est-à-dire avec dinosaures, extraterrestres ou autres).

Attachment.png

L’école selon Calvin et Hobbes, c’est surtout le moment où le gamin part dans ses délires permettant ainsi à Bill Watterson de dessiner dans un autre style, de laisser vagabonder des dinosaures, et de mettre en scène les alter ego de Calvin.

Outre Stupedous Man (le super héros qui n’a jamais sauvé personne), il y a Spaceman Spiff.

Attachment.png

Cet explorateur de l’espace n’est autre que le premier personnage de BD créé par Watterson juste après ces études pour le soumettre aux éditeurs.

Heureusement, aucun éditeur n’a dit « oui » à Spaceman Spiff…

Finalement, on peut presque dire que c’est parce que Watterson s’est ennuyé à l’école qu’il est parvenu à en faire un lieu si propice aux gags et aux délires visuels dans son œuvre.

Les enseignants devraient sans doute faire des cours moins passionnants : on aurait peut-être plus d’auteur de BD talentueux…

Mais blague à part, l’école moderne est — et a toujours été conçue comme — une usine pour formater les futurs soldats, chairs à canon sur le champ de bataille, rouages dans les industries du secondaire, employés modèles dans les multinationales.

L’école moderne est l’antithèse des formes d’apprentissages plus anciens où un mentor prenait sous son aile un disciple et lui donnait une formation particulière.

Que Bill Watterson se moque de l’école par le biais de la petite peste de Calvin est donc une bonne chose. Tant que l’on peut railler les institutions, on a la preuve que l’on reste dans une société non arbitraire.

Et si vous avez lu jusqu’ici et apprécié l’article, soutenez ce blog en m’offrant un café 🙂

Qu'en pensez-vous ?