À côté de l’Apple II vieillissant et des ordinateurs 8 bits d’Atari et IBM, il y a une place à prendre. C’est celle qu’occupe le Commodore 64 (C64) en 1982.
Grâce à sa politique de prix agressive, un réseau de distribution qui ne se limite pas aux boutiques spécialisées mais s’étend à toutes les grandes surfaces, l’ordinateur de la société Commodore domine le marché américain au début des années 1980.
Jack Tramiel, fondateur de cette société canadienne, répète d’ailleurs à plusieurs reprises dans ses interviews : « We need to build computers for the masses, not the classes. » (Nous devons produire des ordinateurs pour les masses et non pour les classes.)
Par ailleurs, la société propose de racheter une partie des jeux vidéo contre l’achat d’un ordinateur. Dans une série de publicités, William Shatner, l’acteur qui incarne le héros de la série de science-fiction Star Trek, se demande : « Why buy a videogame when you can have a computer ? » (Pourquoi acheter un jeu vidéo alors que vous pouvez avoir un ordinateur ?)
Comme il est vraiment très simple de copier les jeux sur un PC et que les titres sur consoles sont trop nombreux et pas toujours de bonne qualité, le marché du jeu vidéo s’écroule aux USA en 1983. La saturation du parc des jeux consoles a fragilisé les firmes qui se retirent ou font faillite.
Pendant ce temps, les portages de jeux d’arcade ou consoles sur Commodore 64 se poursuivent et alimentent le catalogue de titres appartenant à des genres très variés.
Parmi eux, on trouve notamment l’un des premiers jeux multijoueurs en ligne : MUD (« Multi User Dungeon »). Il s’agit à la base d’un jeu d’aventure anglais qui se joue par le biais de dialogues sur les BBS.
Par la suite, certaines séries reconnues sont développées sur cet ordinateur comme le jeu d’action-aventure Last Ninja (1987) ou celui de simulation de Sid Meier, Pirates ! (1987).
Les jeux étant de bons catalyseurs de vente de machines, la firme sort le C64 Games System dans les années 1990 pour concurrencer les consoles de Nintendo et SEGA.
C’est un cuisant échec, à telle enseigne que cette version n’a jamais été commercialisée en dehors de l’Europe.