Comme beaucoup d’internautes nous avaient dit qu’ils souhaitaient avoir une illustration originale au lieu d’un artwork officiel retravaillé, nous avons commencé à faire des recherches pour IG Magazine 9. BlackLilipute ayant un style vraiment trop particulier et éloigné des images habituelles du jeu vidéo, nous avons décidé de demander à une autre personne de faire des essais sur l’illustration de couverture d’IG.
Après une courte prospection, nous avons proposé l’illustration à Kiri, la dessinatrice de Haut Bas Gauche Droite, la BD qui critique le jeu vidéo à la fin d’IG. Elle accepte et se met au travail avec plusieurs crayonnés.
Le thème fédérateur de ce neuvième numéro est l’infiltration. Nous avions un début de rétrospective sur le genre, des interviews des développeurs de Splinter Cell Conviction, une présentation et une interview autour d’Alpha Protocol (titre de RPG-infiltration), un portrait de Yoji Shinkawa (directeur artistique de Metal Gear Solid).
La demande faite à Kiri était totalement décalée : dessiner sous forme de petits vieux Snake et Sam Fisher, les deux héros de Metal Gear Solid et Splinter Cell emblématiques du genre. Pourquoi des petits vieux ? Tout simplement parce que les licences ont plus de dix ans et que pour une fois, il s’agissait de les représenter autrement qu’en de super espions viril et propre sur eux.
Kiri a alors fait une proposition avec les deux espions fuyant l’infirmière qui leur veut du bien. Bien sûr, il s’agit d’un crayonné très rapide.
Comme c’était aussi le numéro d’été, elle a fait une seconde proposition avec une image plus estivale : Sam et Snake sur la plage.
Après beaucoup d’hésitation, nous avons abandonné l’idée car la validation auprès de Konami et Ubisoft risquait de prendre beaucoup de temps et surtout l’image n’allait sans doute pas être appréciée car l’on se moque gentiment des supers soldats.
Pour ne pas gâcher le travail de recherche effectué, la seconde version de la couverture a été transformée en illustration d’ouverture pour le dossier infiltration. Les deux héros et les autres personnages des titres évoqués dans IG Magazine sur la plage. On retrouve ainsi Samus (rétrospective Metroid), la princesse Léia (rétrospective Star Wars), un Slime (test et interview des créateurs de Dragon Quest 9)…
Voici la version finalisée de l’image d’ouverture.
En attendant, il nous manquait toujours une couverture pour IG9…
Nous sommes alors retournés voir BlackLilipute qui n’était guère ravi de devoir trouver une solution alternative avec des images officielles.
Peu convaincu par ses recherches, il demande l’aide d’un autre graphiste qui fait une proposition en noir et blanc pour changer un peu du vert.
Là encore, l’enthousiasme est absent.
Finalement, nous nous rabattons sur une troisième proposition.
Contrairement à ce que certains pourraient croire, il ne suffit pas d’avoir des images officielles en bonne définition pour faire une bonne couverture. Il faut encore harmoniser les couleurs, retravailler le fond issu d’une autre source, fondre les deux personnages en une seule image cohérente et passer un certain temps sur le fichier… avec une rédactrice en chef et une secrétaire de rédaction aux basques car nous sommes à J-1 de l’envoi chez l’imprimeur.
Grâce ou à cause de la pression féminine, le graphiste rend son fichier à temps. Les diverses procédures mises en place après le gros fiasco d’IG Magazine 8 prennent un peu de temps mais tout finit dans les mains de l’imprimeur avant d’arriver dans celles des lecteurs.
Bien sûr, il y a toujours des râleurs pour dire que l’on s’est contenté de « claquer » une image quelconque en couverture, que l’on ne fait plus preuve d’originalité depuis bien longtemps, etc.
Mais pour notre part, nous avons fait au mieux dans le temps et conditions imparties. Quant à la couverture présentant Sam et Snake en petits vieux poursuivis par l’infirmière, elle se retrouve dans IG Magazine 10 pour l’ouverture de la seconde partie du dossier infiltration. Ainsi Kiri n’a pas travaillé en vain.
Moralité : à force de vouloir faire original, nous avons éreinté deux graphistes au lieu d’un.
(Disons même 2,1 si on compte l’essaie en noir et blanc.)