Yann Bernard est un fan de tennis et de jeux vidéo qui a pu cumuler ses deux passions dans une longue rétrospective sur les jeux vidéo de tennis pour IG Magazine. Il s’est beaucoup occupé des critiques pour la revue durant ses quatre années d’existence.
Comment as-tu connu IG ?
Yann Bernard : Par toi, alors que le projet semblait encore balbutiant.
Travaillais-tu auparavant dans la presse ?
Yann Bernard : Oui, pour Gameblog entre autres, et avant Gaming ainsi que Joypad.
Est-ce que le travail à distance t’a posé des problèmes ?
Yann Bernard : Pas vraiment, car c’est une vieille habitude, et cela a également des avantages… Mais le téléphone et les mails ne remplacent jamais le contact en chair et en os.
Qu’est-ce qui distingue IG des autres magazines auxquels tu as participé ?
Yann Bernard : Le format et la maquette sur la forme, l’approche éclectique et qualitative sur le fond. Et un rédacteur en chef appartenant à la gent féminine bien sûr !
Qu’est-ce qui aurait pu être amélioré au niveau des conditions de travail ?
Yann Bernard : Les dates de bouclage tombaient très tôt, et avec le rythme de parution bimestriel, cela compliquait la rédaction des critiques à temps. En parallèle, la distance posait parfois des problèmes pour les éventuelles modifications une fois les papiers maquettés.
Quel est le premier article que tu aies écrit pour IG ?
Yann Bernard : La critique de Rhythm Paradise, j’en revoie encore les ébauches avec les premières versions de la maquette, un jeu décidément sujet aux expérimentations !
Quels sont les articles dont tu es le plus fier ?
Yann Bernard : J’ignore s’il s’agit de fierté, mais je suis en tout cas satisfait de mon travail lorsque j’ai été au bout des choses, malgré l’espace et le temps nécessairement retreints alloués. Du côté des critiques, j’ai ainsi été heureux de pouvoir suivre toute l’épopée de Bioshock Infinite, de m’interroger sur le rôle de père (et des jeux vidéo) à travers Heavy Rain, sur la notion d’art avec Journey et de garder mon âme d’enfant grâce aux Mario, Zelda et autres Dragon Quest.
Du côté des rétros, je suis encore habité par celle de GTA naturellement. Cependant, j’ai aussi adoré me replonger dans l’univers de LittleBigPlanet, ressortir nombre de mes chères petites portables pour le hors série consacré à Nintendo, et avoir un peu d’espace pour parler de studios discrets tels que Clap Hanz ou Camelot. D’ailleurs j’ai failli oublier la petite histoire des jeux de tennis, découpée en trois parties tellement j’avais de choses à raconter (et encore j’ai fait court).
Quels sont les articles qui t’ont donné le plus de fil à retordre ?
Yann Bernard : Obtenir une interview de Frédéric Mitterrand a demandé beaucoup de patience, mais en général les sujets vastes sont très exigeants, comme la rétro sur les jeux de western ou l’histoire des manettes. La rétro sur la saga Xeno a notamment fait exploser ma consommation d’aspirine.
Quels sont les points que tu aurais souhaité améliorer dans IG ?
Yann Bernard : J’aurais aimé pouvoir réaliser davantage d’interviews plus posées, avec des interlocuteurs ayant le temps et la liberté de s’exprimer, afin de s’éloigner au maximum des lignes marketing.
Qu’est-ce ne marchait pas dans IG ?
Yann Bernard : Du fait de la diversité du contenu, chacun y trouvait son compte je pense, mais considérait aussi que certaines parties étaient inutiles. L’intérêt des critiques a souvent fait débat, surtout quand elles paraissaient de longs mois après la sortie du jeu. A mes yeux, les critiques étaient pourtant nécessaires quand elles s’inscrivaient dans un suivi du jeu sur plusieurs numéros, en guise de conclusion.
De plus, leur vocation n’était à mon sens pas de répondre à la question « faut-il acheter ce jeu », mais plutôt « en quoi consiste-t-il ? Qu’est-ce que les développeurs ont voulu faire ? Comment s’y sont-ils pris et y sont-ils parvenus ? Où se situe ce jeu dans l’histoire vidéo ludique ».
Enfin s’y ajoutaient quelques remarques implicites destinées à ceux qui liraient la critique après avoir terminé le jeu. Voilà pourquoi, lorsqu’elles remplissaient ces missions, les critiques méritaient leur place au sein d’IG à mon avis.
Que t’as apporté ta participation à IG ?
Yann Bernard : La chance d’avoir rencontré des personnes passionnantes, qu’ils soient mes collaborateurs ou mes interlocuteurs. J’ai donc appris beaucoup de choses, je me suis remis en question, et j’espère avoir ainsi progressé dans l’exercice de cette profession que j’aime toujours autant, malgré l’usure du temps.