Après le succès de la première série, une suite a été rapidement mise en production : Ghost In The Shell Stand Alone Complex 2nd GIG. Cette fois-ci Mamoru Oshii a participé à l’élaboration de l’intrigue servant de fil rouge.
Après les complots médico-politiques, la section 9 plonge dans les affaires de terrorisme international avec les Onze Individuels et l’île des réfugiés de Dejima.
La série télévisée revient ainsi avec plus d’action, plus de complots, plus d’ennemis charismatiques et surtout des tachikomas en pleine forme !
Comme pour la première série adaptée du manga de Masamune Shirow, Production IG est aux commandes.
Les qualités graphique et scénaristique sont une fois de plus au rendez-vous pour cette seconde saison de Ghost in the Shell Stand Alone Complex (GITS SAC).
Plus encore Kusanagi est enfin débarrassée de son body rose ridicule de la saison précédente, ce qui constitue à la fois une victoire pour sa crédibilité et la mode.
Ce changement dans le character design va de pair avec une plus grande complexité du personnage.
Précisions que cette qualité n’aurait sans doute pas été au rendez-vous si la diffusion de la série s’était faite de manière traditionnelle.
GITS SAC était en effet l’un des premiers anime à être distribué par le biais du pay per view (vidéo à la demande) à un rythme de deux épisodes par mois seulement. C’est un moyen de laisser plus de temps à Production IG pour peaufiner chaque épisode.
Plus complexe
Cette suite reprend la structure narrative en alternance de la première série en y ajoutant un troisième élément : des épisodes sans rapport les uns avec les autres (mais présentant différents aspects et enquêtes de la section 9) alternent avec une intrigue récurrente autour de terroristes d’un genre nouveau et les démêlés avec Kazundo Goda et les services d’espionnage.
Les enjeux politiques liés au problème du traitement des réfugiés permettent à Oshii et l’équipe de Kamiyama de faire réfléchir le public sur les politiques d’immigration.
Les échos avec la société japonaise actuelle sont plus évidents.
Dans la saison précédente, l’adversaire était un personnage sans visage. Cette fois-ci, il y a deux antagonistes aux visages remarquables.
Celui de Kuze est un modèle très rare qui présente peu d’expression et qui ne lui permet pas de bouger les lèvres.
Celui de Gôda a gardé les traces d’un grave accident qui lui a défiguré la partie droite.
S’il manquait un ennemi charismatique à la section 9 dans la saison précédente, dans cette suite, on en a deux pour le prix d’un.
Mais le plus dangereux n’est pas celui que l’on croit.
Contrairement à Innocence où il n’y a presque plus d’humains, la série s’attache à rendre humain chaque personnage en nous montrant le fonctionnement de la section 9 et ses problèmes de recrutement.
On découvre ainsi le passé de personnages jusqu’alors secondaires comme Saito ou Pazu mais aussi celui du Major Kusanagi qui n’aime pas que les femmes dans l’intimité.
À lire : Portrait de Masamune Shirow
C’est sans doute l’un des épisodes les plus réussis de la série parvenant à combiner émotion et cybernétisation.
L’évolution psychologique de Kusanagi tout au long de la saison prépare le final un peu déstabilisant.
Fan service
La bonne surprise de la première saison résidait dans les dialogues humoristiques des Tachikomas notamment dans les suppléments. On les retrouve plus efficaces et dévouées que jamais.
Elles font désormais partie de la section 9 au même titre que Batou ou Arakami. Tous les fans de mecha seront ravis de voir que ces machines sont plus présentes que jamais.
Cette promotion est à mettre en parallèle avec l’arrivée de nouvelles recrues et de nombreuses pertes au sein de la section qui semble plus malmenée qu’auparavant.
Moins omnipotent, ce groupe d’intervention de choc gagne en crédibilité.
En dehors des tenues hautement improbables de Kusanagi et des autres personnages féminins, l’autre élément de fan service est lié aux nombreuses références cinéphiles.
Les scénaristes se sont visiblement fait plaisir en reprenant en partie ou en faisant allusion à Taxi Driver (Martin Scorcese), Les Ailes du désir (Wim Wenders) ou Full Metal Jacket (Stanley Kubrick).
D’autres allusions parleront plus aux fans d’animation comme le clin d’œil appuyé au manga de Tsukasa Hôjô : Cat’s Eye.
Ghost In The Shell Stand Alone Complex 2nd GIG dépasse la première saison à presque tous les niveaux.
Intrigues politico-militaires plus touffues, scènes d’action plus nombreuses, personnages plus consistants.
L’intégration de la 3D est mieux réalisé et l’animation plus fluide. Seul bémol, cette complexité prive la seconde série d’un personnage iconique et facilement identifiable comme le Rieur et son logo omniprésent.
Comme pour la saison 1, il existe une version abrégée reprenant l’intrigue servant de fil rouge sous forme d’OAV.
Mais personnellement, je vous conseille de suivre les 26 épisodes car ceux qui sont sans lien avec l’arc narratif principal sont parmi les plus réussis.