À l’annonce d’un Watson féminin, joué par Lucie Liu, beaucoup de fans de Sherlock Holmes se sont offusqués de ce changement de genre. En réalité ce n’est pas la première fois que le compagnon du détective est une femme.
Sherlock Holmes étant l’un des personnages les plus adaptés sur petit et grand écran, il n’est pas très étonnant que le personnage de Watson ait subi de multiples modifications.
Les Américains ont produit quatre versions modernisées du détective avec un Watson femme. Pour justifier le retour du détective et la relocalisation des aventures sur le nouveau monde, il y a deux grosses ficelles : d’un côté on trouve les fous se prenant pour Holmes, de l’autre les vrais Sherlock se réveillant au XXe siècle.
Les Sherlock fous et leur psy
Dans They Might Be Giants(1971), adaptation d’une pièce de théâtre de James Goldman, le Dr Mildred Watson (Joanne Woodward) est une psychiatre de Manhattan.
Elle rencontre Justin Playfair, juge à la retraite, persuadé qu’il est Sherlock Holmes. Au lieu de le diagnostiquer comme fou et de l’interner, elle l’assiste dans ses enquêtes. Bien sûr, le film montre la relation amoureuse naissante entre la médecin et son patient.
En 1976, la chaîne NBC produit un film qui devait servir de pilote à une série télévisée qui n’a finalement jamais vu le jour. Dans The Return of the World’s Greatest Detective, J.R. Ewing (pardon Larry Hagman) joue un Sherlock moderne.
En réalité il s’agit d’un policier de LA (Sherman Holmes) persuadé d’être le fameux détective suite à un accident de moto. Son psy, Joan Watson (Jenny O’Hara), l’aide à résoudre des énigmes tout en le soignant.
Les Sherlock au bois dormant
Si le scénario d’un fou se prenant pour Holmes peut vaguement être crédible, celui d’un homme du XIXe siècle conservé par cryogénisation l’est encore moins. C’est néanmoins le schéma narratif de deux films.
Comme pour la Belle au bois dormant, Holmes dort depuis près de cent ans au fond d’une vieille maison de famille. Il est réveillé par une descendante du docteur Watson.
Entre les manies du détective et le choc comique lié à la découverte du monde moderne, les passages humoristiques ne manquent pas.
Dans The Return of Sherlock Holmes (1987), produit par la chaîne CBS, Jane Watson (Margaret Colin) tient une agence de détective à Boston. Elle est aidée par Mrs Hudson, sa secrétaire.
Elle découvre un Sherlock Holmes dans une sorte de capsule cryogénique. Une fois rhabillé de manière moderne, le scénario suit ensuite l’intrigue du roman Le Signe des quatre.
Un canevas quasi similaire apparaît dans 1994 Baker Street: Sherlock Holmes Returns. Produit en 1993 toujours par CBS, cette version moderne se déroule à San Francisco et ce n’est pas une descendante de Watson qui sert de faire-valoir mais une certaine Amy Winslow (Debrah Farentino).
Finalement, Elementary n’est que la troisième version moderne de Sherlock Holmes par CBS qui tient visiblement à faire de Watson une femme. Heureusement pour le spectateur, cette fois-ci la chaîne américaine a décidé d’éviter les Sherlock ingénus découvrant le XXIe siècle.
La seconde Joan Watson est médecin mais pas un psychiatre comme celle de 1976. Et contrairement aux autres versions, il n’y aura aucune relation amoureuse entre Holmes et Watson (promesse tenue jusqu’ici par le créateur de la série, Robert Doherty).
Au fil des saisons, Watson devient une élève du détective et entre dans une relation presque d’égal à égal. Quant à Holmes, il montre notamment sa sollicitude en attaquant par surprise sa nouvelle élève pour qu’elle apprenne à se défendre.
Plus drôle et plus crédible, la Joan Watson incarnée par Lucy Liu est pour le moment le meilleur avatar féminin du compagnon de Sherlock Holmes.
Finalement, on se rend compte que les nombreuses adaptations audiovisuelles sont relativement nombreuses à mettre en scène un Watson féminin dans une version contemporaine de Sherlock Holmes.
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