Catégories
Jeu vidéo

Monument Valley : d’Escher au jeu vidéo, les figures impossibles

Monument Valley ne restera pas dans les mémoires pour son gameplay ou sa durée mais ce titre disponible sur iOS et Android témoigne d’une attention particulièrement poussée pour le graphisme.

Au cas où vous auriez loupé la « hype » entourant ce titre sorti en avril 2014, Monument Valleyest un jeu d’aventure/puzzle où vous explorer le monde abandonné. Vous incarnez une figure féminine qui doit résoudre des puzzles réalisés à partir d’illusions d’optiques. Bougez les perspectives, déplacez des cubes ou une partie du décor, aidez vous des dispositifs mécaniques ou autres pour changer de vue afin d’accéder aux interrupteurs et escaliers divers.

Très beau et très épuré, le jeu a été produit par des graphistes qui ont bien compris qu’une esthétique simple ne voulait pas dire simpliste. Tout est cohérent et réfléchi, que ce soit la forme du chapeau de la « princesse » ou celle des curieux oiseaux noirs qui peuplent les monuments abandonnés. Ajoutez à cela une proto histoire qui ne casse pas des briques mais qui a le mérite d’exister et de rendre le tout harmonieux tout en nous poussant à en savoir plus sur les origines de ce monde et vous avez un petit jeu élégant et vraiment beau (et comme il y a actuellement des soldes sur iTunes, vous l’avez à un prix imbattable).

Parmi les influences très marquées, on retrouve en jeu les des figures élémentaires des illusions d’optiques comme le triangle de Penrose, baptisé du nom du mathématicien Roger Penrose qui a présenté cette illusion d’optique dans un article scientifique du British Journal of Pyschology (1958). En réalité, ce triangle impossible avait été « inventé » par Oscar Reutersvärd (1915-2002), graphiste suédois dyslexique en 1934. Par la suite, l’illustrateur hollandais M. C. Escher a réalisé plusieurs lithographies reprenant ces principes d’illusion.

Comme vous le remarquez, escaliers sans fin, chutes d’eau improbable et tourelles multiples sont des reprises presque littérales des oeuvres d’Escher…

Le seul vrai soucis du jeu est qu’il est relativement court et plutôt simple. Pas de mort, pas de vrai énigme insolvable mais une très jolie balade dans un univers apaisant.

Du coup, quelle est la vraie valeur de ce jeu ? Sans doute aider les gamers à se faire une culture visuelle. Et si cet objectif est réussi, ce serait déjà pas si mal et nous éviterait les discussions débiles sur le nombre de polygones affichés…

Qu'en pensez-vous ?